9 % des 18-24 ans quittent l’école sans aucun diplôme ou avec le brevet seulement. Ils étaient 41 % en 1978. La part des peu diplômés a donc été divisée par quatre en 40 ans selon cette étude de l’Observatoire des inégalités.
En 1978, 41 % des jeunes de 18 à 24 ans avaient quitté le système scolaire avec, au mieux, le brevet de fin de troisième et ne suivaient aucune formation (ils sont qualifiés de « sortants précoces »), selon le ministère de l’Éducation nationale. Quarante ans plus tard, cette proportion a été divisée par plus de quatre et s’établit à 9 % en 2018. L’évolution est énorme, même s’il reste encore 80 000 jeunes qui quittent le système scolaire chaque année avec un bagage scolaire faible. Parmi ces sortants précoces, une partie a continué au lycée, mais sans obtenir le bac. La description souvent faite d’un système scolaire produisant en masse de l’échec est trompeuse : la proportion d’illettrés parmi les jeunes est inférieure à 5 % selon l’Insee.
Les difficultés de ceux qui n’arrivent pas à décrocher un titre scolaire sont considérables. Depuis les années 1980, le niveau de qualification global des jeunes a progressé. Mais parallèlement, les exigences du monde du travail se sont également élevées, sous l’effet de l’évolution des technologies et, surtout, de la persistance d’un niveau de chômage très élevé. Les candidats à l’embauche sont nombreux et les entreprises privilégient les plus diplômés. D’où un effet de file d’attente et de déclassement d’une partie de la jeunesse. Ceux qui n’ont pas de titre scolaire sont relégués tout au bout de cette file.
L’Observatoire des Inégalités pose ainsi deux questions: La première est celle de la qualification des jeunes : comment s’assurer que tous soient mieux formés ? En mettant l’accent sur le tri des meilleurs (« l’élitisme républicain »), l’école en France tend à accorder moins d’importance que dans d’autres pays à ceux qui ne réussissent pas à suivre le rythme. Au collège, une partie des jeunes qui ne suivent plus attendent leurs 16 ans et disparaissent ensuite des radars. La seconde question est celle de la place faite aux diplômes par les employeurs, plutôt qu’à d’autres critères, comme la compétence personnelle, le fait d’avoir eu des activités non scolaires, etc. Une partie des difficultés des moins qualifiés est liée à la valeur que notre société accorde au titre scolaire et à son emprise dans la société.
Source: Observatoire des inégalités