Dans ce Bref nº 382, le CEREQ analyse ce que sont devenus les jeunes sortis du système scolaire en 2010, 7 ans après, à tous les niveaux de formation, avec ou sans diplôme.
Contraints à vivre des débuts de vie active dans une conjoncture difficile, où le diplôme semble de plus en plus nécessaire mais de moins en moins valorisé, les jeunes sans diplôme et diplômé·es du secondaire de la Génération 2010 se voient toujours plus exclu·es de l’emploi, et plus exposé·es au chômage et à la précarité.
Dans le même temps, les jeunes diplômé·es de l’enseignement supérieur, de plus en plus nombreux·ses, voient baisser leurs chances d’accéder au statut de cadre et de bénéficier d’une rémunération que leur niveau d’étude semblait justifier pour les générations précédentes.
Reste que ces comparaisons d’ensemble entre générations masquent des évolutions très contrastées des parcours professionnels selon le niveau de diplôme atteint en formation initiale.
Les enquêtes Génération 2004 puis 2010 ont montré le rôle protecteur du diplôme dans un contexte conjoncturel de crise.
Dans l’ensemble, ce sont les non-diplômé·es qui ont vu leur situation se dégrader le plus fortement. La part de temps qu’ils et elles ont passé en emploi sur les 7 années chute de 65% à 46%. Ces constats traduisent des risques croissants de mise à l’écart de l’emploi des moins qualifié·es, et particulièrement de ceux·celles dépourvu·es de diplôme au sein d’une population de plus en plus diplômée.
Et pourtant, face à cet état de fait, les jeunes n’en demeurent pas moins positifs, puisqu’ils et elles sont 79 % à se déclarer optimistes pour leur avenir professionnel, soit sensiblement autant que la Génération 1998. Tout se passe comme si les jeunes intégraient les transformations de la norme d’emploi et ajustaient leurs attentes en conséquence.